Le Prix de la folie Par Emmanuel Navon (www.navon.com)

C’est samedi soir que j’ai entendu, pour la première fois, la nouvelle du meurtre d’Itamar. Assommé et écœuré, j’ai essayé de penser à autre chose en finissant le livre que je lisais pendant Chabbat –l’autobiographie de Stef Wertheimer Un homme et une machine. Wertheimer conclut son livre avec une profession de foi : en construisant des parcs industriels pour donner du travail à nos voisins arabes, nous pourrons faire advenir la paix.

Ah oui ? Est-ce le chômage qui pousse quelqu’un à égorger un bébé dans son sommeil ? J’ai beaucoup d’admiration et de respect pour Stef Wertheimer. Il quitta l’Allemagne nazie à l’âge de dix ans et devint apprenti chez un opticien de Tel-Aviv. A 26 ans, il décida de créer une ferraillerie artisanale dans son jardin avec une machine empruntée et un prêt du boucher local. Soixante ans plus tard, son « atelier » nommé ISCAR est l’une des plus grandes entreprises métallurgiques au monde avec 6,000 employés et des usines dans 50 pays. En 2006, Warren Buffet acheta 80% d’ISCAR pour 4 milliards de dollars.

Wertheimer est un industrialiste de génie. Mais s’il pense que la création d’emplois industriels dans l’Autorité palestinienne dispersera la haine, il se trompe lourdement.

La barbarie arabe n’a rien à voir avec le chômage et l’absence de souveraineté. Les 23 et 24 août 1929, la communauté juive de Hébron fut massacrée par les Arabes avec des couteaux et des machettes. 67 Juifs furent sauvagement assassinés, et des centaines s’enfuirent vers Jérusalem. Les photos de ce massacre montrent des scènes insoutenables : une jeune fille poignardée dans la tête, une femme avec les mains sectionnées, des hommes avec les yeux arrachés.

C’était vingt ans avant l’indépendance d’Israël et 28 ans avant la Guerre des Six Jours. Donc aucun « désespoir dû à l’occupation. » Lorsque nous Juifs étions sous occupation britannique, jamais nous n’avons poignardé des enfants dans leur berceau. Quant aux peuples occupés du Tibet, de Chypre ou du Sahara occidental, ils n’ont jamais commis de tels crimes non plus.

Et les assassins de la famille Fogel ne sont pas des marginaux qui font honte à leur société. Au contraire. Le meurtre a été célébré dans la liesse à Gaza. Les Palestiniens ont réagi en riant et en distribuant des bonbons aux enfants. Une société qui se réjouit quand un bébé est égorgé est une société malade. Et les journalistes qui décrivent les victimes comme des « colons » ou des « bébés colons » sont, eux aussi, malades. C’est un langage qui justifie le meurtre et blâme les victimes.

Quant à Mahmoud Abbas, c’est un hypocrite. Il y deux mois, il a fait cadeau de 2000 dollars à une famille dont le fils attaqua des soldats de Tsahal. La semaine dernière, le journal officiel de l’Autorité palestinienne Al-Hayat Al-Jadida a annoncé l’inauguration d’une équipe de football nommée « Wafa Idris » qui fut la première bombe humaine palestinienne de sexe féminin. Il y a trois semaines, la télévision de Mahmoud Abbas a diffusé des vidéos faisant l’éloge de Habash Hanani, le terroriste palestinien qui avait assassiné trois étudiants dans le village d’Itamar en mai 2002. A deux reprises (en 2008 et de nouveau l’été dernier), l’Autorité palestinienne a nommé des colonies de vacances après Dalal Mughrabi, le terroriste palestinien qui tua 37 Israéliens en 1978.

Tandis que les médias européens ont à peine fait mention du massacre d’Itamar (ils parlent de « colons » tués par des « militants » à cause du « cycle de la violence »), Alain Juppé n’a pas trouvé mieux à dire et à faire que de déclarer que la France s’apprête à reconnaître un Etat palestinien avec ses partenaires européens. Et ce alors même que la marine israélienne vient d’arraisonner un bateau rempli d’armes iraniennes en direction de Gaza. Quelle est la réaction de l’Europe lorsque les Palestiniens glorifient les coupeurs de têtes et créent une base iranienne sur le flan sud d’Israël ? Qu’il leur faut un Etat, et d’urgence. Quant aux victimes de Kadhafi, ils obtiendront peut-être leur zone d’exclusion aérienne après avoir été massacrés.

Ce qui me ramène à l’histoire de Wertheimer. Le père de Stef, Eugen, était un soldat dans l’armée allemande pendant la Première Guerre Mondiale, et il perdit une jambe au combat. Lorsqu’Hitler retira aux Juifs allemands leur nationalité, Eugen comprit que l’Allemagne était devenue folle. Il décida de partir avec sa famille et d’immigrer en Palestine. D’une certaine manière, son amputation lui sauva la vie : c’est parce qu’il était invalide de guerre allemand qu’il ne supporta pas d’être défait de sa nationalité allemande. La douleur rend parfois lucide.

La douleur insupportable du massacre d’Itamar nous rendra-t-elle plus lucides ? Il en est grand temps. Alors que la fête de Pourim s’approche, nous avons, comme chaque année, l’occasion de nous imprimer du message très clair du livre d’Esther : lorsque la haine des Juifs atteint un point de non-retour, le seul moyen de sauvez nos vies est de faire payer à nos ennemis le prix de leur folie.

Emmanuel Navon
16 mars 2011
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