Confédération des Juifs de France et amis d’Israël
C.J.F.A.I COMMUNIQUE C.J.F.A.I
La France ne doit pas se rendre complice d’un « Munich diplomatique »
Cette semaine a été marquée par la demande de reconnaissance unilatérale de la Palestine par l’O.N.U.
Pour nous, amis d’Israël et véritables amis du peuple palestinien, il était important de faire en sorte que notre pays ne s’associe pas à cette mascarade.
Un groupe de plus de 120 parlementaires courageux, sous l’égide de nos amis, Claude GOASGUEN, Président du Groupe d’amitié France-Israël à l’Assemblée Nationale et Jean-Pierre PLANCADE, Président du Groupe d’amitié France-Israël du Sénat, ne cédant pas à la facilité politicienne, ont décidé d’alerter notre Président sur les conséquences désastreuses d’un vote “pour cette reconnaissance”!
Mercredi la position de la France s’est quelque peu modifiée, elle s’est « rééquilibrée » et il est”probable” que la France s’abstienne au Conseil de Sécurité. Nous ne saurons jamais si cette mobilisation de plus de 120 parlementaires a fait bouger les lignes, mais elle a fait contrepoids à la mobilisation sans précédent des élus socialistes qui pour des raisons électoralistes bien comprises ont validé ainsi, avec plusieurs années de retard, la fameuse “directive Boniface” (182 députés sur 195 ont demandé au Président de la République de voter en faveur de la demande palestinienne!!! ) bien que quelques parlementaires socialistes courageux ont rejoint les « Amis d’Israël pour la Paix » et ont dit non à cette capitulation socialiste.
De ce fait et malgré sa relative modération, le discours du Président de la République devant l’Assemblée Générale de l’O.N.U ne nous convient pas!
Tout d’abord, l’analyse du Président de la République sur la situation post révolution arabe est “approximative” et “erronée”. En effet, il est plus que prématuré de discourir sur le “vent de la liberté et de la démocratie” qui est porté par les “révolutions arabes” lorsque la première décision du C.N.T est de proclamer en Libye, une République Islamique, la cinquième du genre.
Deuxièmement, il est totalement fallacieux de dire que les “jeunes manifestants de la rue arabe” n’ont jamais prononcé des slogans anti-israéliens ou anti-occidentaux. Il suffit, pour cela, de constater ce qui se passe en Tunisie ou en Egypte!
Troisièmement, il parait quelque peu osé de parler d’immobilisme durant 60 ans pour une régionqui a connu 7 guerres pendant cette période!
Quatrièmement, c’est totalement méconnaître l’histoire du Moyen-Orient que de répéter que les Palestiniens attendent un Etat depuis 60 ans, alors que ce n’est que depuis le 31 Juillet 1988 que la Jordanie a cessé de revendiquer les territoires de Cisjordanie, après les avoir administrés de 1948 à 1967, permettant ainsi à l’O.L.P de revendiquer un Etat palestinien.
Cinquièmement, s’il est certes justifié d’apporter son soutien à une solution “Deux peuples, deux Etats”, il serait plus judicieux de préciser ces peuples et ces Etats, c’est à dire : un Etat Juif, Israël, et un Etat arabe, comme cela a été voulu par l’O.N.U en 1948. C’est cet Etat Juif, comme l’a désigné l’O.N.U, qui a souverainement décidé de se dénommer Israël.
Reconnaitre Israël comme Etat Juif, c’est tout simplement respecter la décision 181 du 29 novembre 1947 de l’Assemblée Générale de l’O.N.U vers laquelle on se retourne aujourd’hui!
Il serait incongru de reconnaitre un Etat qui d’emblée annonce qu’il ne veut pas reconnaître cette décision de l’Assemblée Générale !!!
Sixièmement, il semble prématuré de proclamer un Etat Palestinien, fusse à l’Assemblée Générale, avec le statut d’observateur, quand on ne connait ni le peuple, ni les frontières, ni le gouvernement de cet Etat et encore moins la nature de ce gouvernement!
Dans ces conditions, il faut rappeler que la reconnaissance, par la communauté internationale, d’un Etat palestinien dans les conditions actuelles est irresponsable et déraisonnable.
Cette reconnaissance consoliderait le rapprochement entre une organisation terroriste qui appelle à la destruction d’Israël – le Hamas – et un parti affaibli par la corruption et la guerre civile – le Fatah.
Cette reconnaissance pourrait donc précipiter le Moyen-Orient, déjà secoué par le printemps arabe et les tensions en Syrie, dans une période de troubles incontrôlables avec en filigrane une montée en puissance des islamistes.
En outre, Israël, dont il ne faut pas oublier qu’elle est la seule démocratie de la région, est aujourd’hui dos au mur!
Dès lors, proposer de donner, à l’ONU, une place d’observateur à un Etat palestinien est précipité et hors sujet.
Cependant, la création de cet Etat palestinien, à laquelle les deux parties ont appelé, est légitime.Elle doit, pour être viable, résulter du processus de négociation et en aucun cas d’une démarche unilatérale.
Pour toutes ces raisons, la France ne doit pas se rendre complice d’un « Munich diplomatique » sur la question de la création d’un Etat palestinien.
Richard C. ABITBOL
Président.