Antisionisme = Antisémitisme ? 4/4
Ma chronique sur l’antisionisme juif s’achève. Après avoir parlé de l’antisionisme des juifs de la diaspora, de celui de certains religieux ultra-orthodoxes et des post-sionistes, je voudrais terminer par quelques questions.
Par Dora Marrache.
Antisionisme = Antisémitisme ? Le post-sionisme : fléau qui se répand dans tous les domaines
Après avoir dénoncé le comportement des non-Juifs, puis celui de certains Juifs ultra-orthodoxes (Neturei Karta et Satmar), c’est maintenant celui de ceux qu’on appelle les post-sionistes que je veux décrier.
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Antisionisme = Antisémitisme ? suite…
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Antisionisme = Antisémitisme
« Celui qui ne fait rien pour défendre l’image d’Israël contribue nécessairement à la ternir » Jürgen Bühler
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Mon sujet d’indignation ? L’antisionisme, pardi !
« On ne saurait garder un serpent dans son sein, sans s’exposer au hasard d’en être piqué. »
Cardinal de Richelieu, Maximes d’Etat
Ma chronique sur l’antisionisme juif s’achève. Après avoir parlé de l’antisionisme des juifs de la diaspora, de celui de certains religieux ultra-orthodoxes et des post-sionistes, je voudrais terminer par quelques questions.
Historiens, archéologues, sociologues, artistes, cinéastes, les post-sionistes représentent un véritable fléau auquel on a tardé à s’attaquer ou bien auquel on s’est attaqué, mais si timidement qu’ils ont pu déverser leur fiel en toute impunité.
Il semble bien qu’on n’ait pas su évaluer les dangers de leurs discours. Et aujourd’hui force est d’admettre que, même s’ils ne représentent qu’une frange minime de la population israélienne, ils n’en sont pas moins dangereux pour autant.
J’en veux pour preuve deux livres dont les titres me hérissent, même si je rends un hommage solennel à leurs auteurs, Fabien Ghez et Michael Curtis, qui mettent leur savoir au service de l’Etat juif en réagissant aux propos qu’on émet sur Israël et en rétablissant la vérité.
N’est-il pas scandaleux qu’on ait à se demander avec Fabien Ghez si Israël est « L’Etat de trop » ? N’est-ce pas tout aussi scandaleux de devoir poser la question : « Israël a t-il le droit d’exister ? » Et pourtant ce sont là les titres de deux livres parus récemment. Même si ce dernier, tout comme le premier, est un « essai magistral » remarquable, même si le but de l’auteur est on ne peut plus louable, il n’en demeure pas moins que le titre me révolte.
Non pas que je lui aurais préféré un autre titre, non, le livre a le mérite de répondre à la question que plus personne ne craint de poser : Israël est-il un Etat légitime ?
Ce qui me révolte, ce qui me met hors de moi, c’est qu’une telle question puisse se poser. En sommes-nous rendus au point où il faut faire intervenir des instances juridiques pour défendre le droit à l’existence de ce petit pays ?
Certes, sur le plan légal, Israël a été créée en 1948 par l’ONU, au même titre que « 150 Etats-nations qui ont émergé au cours des quatre coins du globe dans le sillage de la Seconde Guerre mondiale ». Alors, si on veut s’attaquer à l’existence de ce pays qui est une richesse incommensurable pour l’humanité tout entière, qu’on établisse une liste de critères à respecter pour pouvoir exister en tant qu’Etat-nation, et qu’on supprime tous les Etats qui n’obéissent pas à ces critères.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Est-ce pour avoir trop longtemps choisi d’ignorer l’image d’Israël transmise par les médias? Est-ce pour avoir laissé les antisionistes – et avec eux, surtout les post-sionistes- diaboliser Israël et le délégitimer? Je suis portée à le croire.
Pour convaincre les gens de remettre en question la légitimité de l’Etat juif, antisionistes et post-sionistes ont eu recours à une méthode bien connue des publicitaires, une méthode qui a fait ses preuves pendant la Deuxième Guerre : le matraquage.
Ainsi, à force de poser cette question dans tous les meetings antisionistes, dans les conférences, dans les manifs, à force de diaboliser Israël, de mettre en doute sa légitimité et de l’accuser de tous les maux ; à force de présenter les « Palestiniens » comme un peuple que les Juifs ont dépossédé de ses terres, alors qu’ils n’ont fait que revenir sur ce petit lopin de terre de 27 000 km2 que leur ont légué leurs ancêtres, voilà qu’aujourd’hui on pose la question qui tue : « Israël a-t-il le droit d’exister ? »
Si on croit que les propos des post-sionistes ne présentent pas de véritable danger, si on s’imagine naïvement qu’ils ne sont que mots que le vent emporte, on commet une grave erreur. Même s’ils ne rencontrent que peu d’audience en Israël, force est de constater que l’université est devenue leur proie et qu’ils profitent de leur position et du succès que leur réservent les Occidentaux pour inculquer aux jeunes Israéliens une Histoire d’Israël très loin de la vérité, et les conduire ainsi au rejet de leurs valeurs et de leur patrimoine. Il est inacceptable que puissent vivre sur la terre de Sion et y gagner leur vie des hommes et des femmes dont le but est de détruire leur patrie. Accepter que ces ennemis juifs travaillent dans des universités israéliennes et corrompent les étudiants est un risque majeur qu’on n’a pas le droit de négliger. A-t-on jamais entendu, en France ou dans quelque démocratie que ce soit, des professeurs d’université clouer au pilori leur pays et inculquer à leurs étudiants, par exemple, l’idée que la France n’est pas le pays des Français ? Cela viendra, me direz-vous, et au train où vont les choses, j’en suis persuadée.
Non seulement les post-sionistes font des émules, mais en outre ils fournissent aux antisionistes des armes idéales pour combattre Israël et, par leur comportement et leur prise de position farouchement anti-israélienne, ils donnent toute légitimité à l’antisémitisme. Au lieu de le combattre ils ne font que l’attiser. Les conséquences sont là , les dégâts sont majeurs, nous n’avons pas le droit de les minimiser.
Oser prôner la solution d’un Etat binational en sachant par ailleurs que les Juifs n’ont nulle part où aller, que cette Terre leur a été promise depuis la nuit des temps, et que les Arabes veulent faire de tout Israël un Etat judenrein, m’apparaît comme une véritable trahison.
Comment expliquer la prise de position de ces Juifs israéliens ?
Difficile de répondre. C’est à se demander si ces antisionistes eux-mêmes ont la réponse. Qu’on ait des reproches à adresser au gouvernement israélien, j’en conviens. Mais existe-t-il un gouvernement qui puisse regrouper toutes les valeurs de ses citoyens ? Pourquoi alors exigerait-on que ce soit le cas d’Israël ? Que le sionisme n’ait pas répondu à toutes les attentes, soit. Mais incarne-t-il le Mal comme les post-sionistes se plaisent à le dépeindre ? Qu’on invoque ces raisons pour passer dans le camp ennemi est tout simplement aberrant. Bien sûr, pour justifier leur prise de position anti-israélienne, les post-sionistes prétendent défendre des valeurs : l’universalisme, la liberté, l’humanisme, etc. Mensonges ! En fait, je crois pouvoir formuler certaines hypothèses beaucoup plus près de la vérité.
Honte de soi et/ou amour de soi ?
Dans un premier temps, disons que l’image du Juif que leur renvoient les non-Juifs leur fait honte, qu’ils la refusent. Ils ont gardé des Juifs honteux cette extrême sensibilité à toute critique du peuple juif. Or toutes les accusations aujourd’hui, faute de pouvoir concerner le Juif, se portent contre Israël qui est devenu le bouc émissaire des nations en proie à leurs propres problèmes, et les post-sionistes le savent.
Alors ils refusent de faire partie de ce peuple de « boucs émissaires », ils choisissent de s’intégrer dans le camp ennemi pour montrer que tous les Juifs ne sont pas des « colons », des « nazis ». Mais pour être accepté des ennemis d’Israël, le Juif est contraint à la haine de soi : il doit se dresser contre Israël et prendre parti pour les Palestiniens, et être prêt à toutes les concessions.
Mais le besoin de s’intégrer et la crainte de souffrir de l’antisémitisme ne suffisent pas à justifier leur comportement. Qu’ils veuillent prendre parti, certes, l’engagement est une nécessité, il donne un sens à l’existence. Mais il faut choisir ce qu’on veut privilégier : les idées auxquelles on croit et pour lesquelles on est prêt à mourir – de « mort lente » de préférence- ou son ego assoiffé de reconnaissance et de gloire.
Or, je vais me permettre une hypothèse que d’aucuns jugeront scandaleuse, mais j’ai la nette impression que ces post-sionistes souffrent avant tout d’un ego surdimensionné, qu’ils ne sont amoureux que d’eux-mêmes et sont prêts à sacrifier leur pays et leur peuple sur l’autel de leurs ambitions.
A mes yeux, ces idiots utiles sont des narcissiques frustrés de ne pas être honorés. Ils baignent dans un milieu de chercheurs dont les découvertes et les inventions profitent à l’humanité tout entière. Vis-à -vis de leurs collègues souvent récipiendaires de prix aussi prestigieux que le Nobel, ils éprouvent sans doute un sentiment d’infériorité et sont habités par une profonde jalousie.
Ces militants antisionistes en veulent alors à la société israélienne, et vont chercher auprès des Arabes et des gauchistes l’écoute qu’ils ne trouvent pas auprès des leurs.
Et pour cela il mettent leur art au service des ennemis d’Israël, ils crient leur détestation de l’Etat juif. Israël devient alors « l’unique objet de (leur) ressentiment » et ce pays qui les a vus naître et qu’ils devraient adorer, les voilà en train de l’abhorrer. Au lieu de se poser en défenseurs de l’Etat juif, ils sont fiers de grossir le flot de ses ennemis et sont déterminés à en saper les fondements.
Ils savent aussi que les ouvrages qui suscitent la polémique présentent un avantage indéniable – pour tous les narcissiques, ai-je envie d’ajouter- : c’est le moyen quasi-assuré de connaître la gloire et la fortune, à fortiori si de tels ouvrages sont de véritables pamphlets contre Israël. Le succès d’Hessel en est la meilleure preuve.
Alors, tout devient objet de réécriture, et ils vont multiplier livres, articles, déclarations, afin de délégitimer l’Etat juif.
Résultat ? Les antisionistes non-Juifs, conscients que ces Juifs sont leurs idiots utiles, et ce d’autant plus qu’ils appartiennent à l’intelligentsia, leur déroulent le tapis rouge. Grâce à ces traîtres, le but que visaient tous les anti-Juifs est atteint : Israël est bel et bien délégitimé, son existence est bel et bien remise en question. Ils ont mis le temps, mais ils ont réussi.
Au détriment de leur pays et de leur peuple, ils ont satisfait leur ego surdimensionné, et de surcroît se sont enrichis. Un Shlomo Sand, un Gilad Atzmon, pour n’en citer que quelques uns, ont à n’en point douter le sens des affaires.
Comme beaucoup d’ONG israéliennes, ils ont sans doute été financés de l’extérieur pour trouver un éditeur et voir leur livre devenir un best-seller alors qu’il n’est en réalité que l’expression d’un parti pris idéologique.
Qu’on veuille lire Sand, soit. Mais qu’on le lise en portant un regard impartial et qu’on compare ses ouvrages à ceux de l’historienne Renée Neher, par exemple. Elle convaincra tout lecteur, preuves à l’appui, que les Juifs ont toujours été présents en Terre sainte, que ce n’est qu’au Vème siècle, avec les persécutions des Byzantins, que la population a commencé à diminuer.
Conclusion
Qu’on ne vienne pas nous dire, comme je me le suis fait dire à plusieurs reprises, qu’il ne sert à rien de réagir aux propos destructeurs des médias et des antisionistes, que si on a la plume facile, mieux vaut s’en servir pour présenter une image positive d’Israël. Il est faux de croire qu’il suffit de vanter les mérites du peuple israélien pour renverser la vapeur et « sauver » Israël. C’est parce qu’on a opté pour la politique du chien aboie la caravane passe, que nous constatons, stupéfaits que les antisionistes ont atteint leur but : poser la question de la légitimité d’Israël. Ils ont mis le temps, ils ont réussi.
Aujourd’hui plus que jamais je suis convaincue qu’il ne faut pas prêter l’oreille à ceux ou à celles – même s’il s’agit de personnalités politiques ou autres- qui nous conseillent de rester passifs face aux médias, de nous désintéresser de ce qui se publie. Cette attitude, je la qualifie de défaitiste, je la refuse IL FAUT REAGIR! Il est inacceptable qu’on puisse remettre en question l’existence de l’Etat juif! Il ne faut rien tolérer, il faut systématiquement contre-attaquer et dénoncer jusqu’à les faire taire toutes ces voix juives dissidentes et toutes ces soi-disant ONG dont les propos ont été ravageurs pour Israël. Israël ne doit pas « garder dans son sein des serpents » !
Quelles que soient les critiques que l’on puisse adresser au sionisme, il a remporté une victoire éclatante : il a donné aux Juifs un Etat où ils seront toujours à l’abri des persécutions, il a donné naissance à un Juif nouveau qui ne craint plus de s’identifier comme Juif, il a donné au monde un peuple qui l’a mené sur la voie du progrès… Imaginons que les Juifs n’aient plus ce seul refuge, imaginons le monde sans Israël. Impossible à imaginer, me direz-vous. C’est vrai ! Israël n’est pas un Etat colonialiste, Israël n’est pas voué à disparaître, Israël vivra !
Dora Marrache, Chroniqueuse, Radio-Shalom et israel-flash
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