Israël attise les passions les plus folles

26 mars 2016 6 Par William Doukhan

Article déjà publié sur http://http://malaassot.over-blog.com/ le 7 Juin 2008

La cochlée* juive : l’ascension spirale de l’Etat d’Israël et du Peuple juif.

 Israël a-t-il peur parce qu’il n’ose plus ou ne veut plus prendre la mesure de sa véritable dimension en tant que nation juive ?

Bien que cela ne soit pas du goût de tous, il faut commencer par dire que toutes les considérations politico-philosophiques théorisant le dépassement des nationalismes et des patriotismes de papa frisent l’arrogante ingérence dés lors qu’elles s’adressent aux rescapés de l’entreprise criminelle la plus meurtrière de tous les temps. Ayant enduré vingt siècles de persécution en terre d’exil, le peuple récidiviste dont le délit est d’exister n’est certainement pas en position d’en redemander.

Voila que, prétextant d’une vision prétendument généreuse, les donneurs de leçons les plus agités se sont mis en tête de nous brandir l’étendard de l’universalisme à deux vitesses, si dépités qu’ils sont de voir le destin juif et la terre biblique échapper à leur tutelle. Vieille de soixante longues années, cette épine qui les fait boitiller serait-elle en train de leur monter au cerveau ? Il n’y a qu’à se reporter aux fébriles préparatifs qui préludent à Durban II pour entrevoir le keffieh qui repose sur leurs états d’âme.

Allez, redescendons sur terre quand bien même serions-nous confrontés à l’irrationnelle et obsédante question juive. Résignons-nous, toute tentative de positionnement par rapport à cette dernière est vouée à l’échec. C’est tout simplement que rien d’aussi absurde n’est advenu dans l’aventure humaine qui puisse donner quitus à un quelconque éclairage, d’où qu’il vienne, aussi savant soit-il. Même le grand Sartre y a laissé quelques plumes ! L’entendement des plus fins analystes n’en finit pas d’être soumis à rude épreuve, d’où : l’antisionisme, cache-misère de l’antisémitisme. 

Miracle de D… ou enfant unique d’un désespoir sans nom, où les deux, Israël attise les passions les plus folles dont la convoitise et la haine ne sont pas absents. Condamné à ne jamais baisser sa garde, à s’inventer toutes sortes de parades pour contrer les manœuvres meurtrières de ses irréductibles ennemis, le Juif des nations se trouve immanquablement dans la posture du Juif diasporique qui se voit contraint d’intégrer la vision d’un monde que la raison et la justice sont en train de déserter.

C’est ce que le paternalisme pédant du monde moderne veut ignorer avec une compréhensible obstination, si peu enclin qu’il est à profiler les contours du monstre qu’il a engendré.

C’est ce que le paternalisme à la mode dans les cercles « roses » de l’intelligentsia israélienne veut ignorer sans se douter qu’il est dominé par les pulsions d’un mimétisme suicidaire, si honoré qu’il est d’être chaudement sollicité pour se faire l’avocat du diable. Dans leur quête de reconnaissance sur le terrain de l’excellence aux yeux des nations, les champions du post-sionisme à l’israélienne adopté toute cause prétendant rendre à César ce que César revendique, préalable utile à la réalisation de leur première grande revendication citoyenne, qui vise à rendre aux Juifs ce qui est au Judaïsme et, à l’antisémitisme, le Juif qui se revendique sans honte. Ne pas confondre Juif et Israélien, tel est leur message.

C’est ce que le paternalisme de l’internationale socialiste (mouvement ayant largement contribué à rendre l’antisémitisme planétaire aussi politiquement fréquentable que la défense des opprimés) exploite en enfermant sa branche israélienne dans des concepts réducteurs qui renvoient dos à dos le Judaïsme et les religions qui ont en dérivé.

S’il est vrai qu’aucune religion n’échappe complètement au manichéisme imbécile des jusqu’au-boutistes, il n’en demeure pas moins que l’intelligence doit tellement au Judaïsme que les efforts déployés pour le démembrer ne peuvent que se retourner contre leurs auteurs. Que ce dernier soit un don de D… ou un message révolutionnaire venu d’ailleurs, son contenu, réservoir de tous les questionnements, est le berceau de la pensée philosophique qui a cimenté les fondements de la civilisation judéo-chrétienne. D… merci ? Tout en lui se définit comme s’il était la suite logique d’un mauvais pressentiment qui se serait emparé du tout puissant, que l’insupportable idée d’être inventé aurait rendu précautionneux. Après tout, qu’importe l’identité de celui qui enseigne si la leçon est bonne à prendre ! Le respect et l’amour du prochain conjugués au mode judaïque n’ont-ils pas mis un bémol à la frénésie assassine ? Mais, pragmatisme oblige, c’est un point de comparaison que les analystes les plus audacieux laissent prudemment au vestiaire.

C’est ce que le Juif caméléon de France comme d’Europe s’ingénue à relativiser en surfant, tantôt sur le flux de son atavisme diasporique, tantôt sur le reflux de ses convictions. S’ajuster au consensus recruteur qui prône la paix en échange de concessions dites douloureuses n’est-il pas plus propice au « wait and see » ?

Quel Juif responsable n’a pas réfléchi à la menace que pourrait représenter pour lui l’impressionnant essor de l’Islam en France comme en Europe si, d’aventure, le conflit Israélo-arabe devait s’aggraver au-delà de ce qui est acceptable dans l’imaginaire des masses musulmanes ? De la même façon, quel Juif responsable n’a pas conclu à la fausse neutralité de la France comme de l’Europe dans ce conflit ? Mais alors, si les dés sont pipés d’avance et si les pourparlers de paix en cours procèdent du marché de dupes qui vise à inclure Israël dans la « Palestine » à venir, pourquoi le simple fait d’envisager indistinctement tous les scénarios possibles fait-il de vous un juif irresponsable, un dangereux extrémiste de droite ou un ignare au top de sa forme ? La réponse’ est la suivante : en réalité, il y a des Juifs qui sont plus Juifs que d’autres, comme il y a des Juifs plus responsables que d’autres. comme il y a des médias juifs plus démocratiques que d’autres, comme il y a des Juifs et  des pays qu’il vaut mieux ne pas avoir pour amis…

  En effet, à trop vouloir s’attirer les bonnes grâces des pays qui se disent amis, Israël n’a plus d’autre alternative que de fuir en avant. Il s’ensuit que bafouer sa souveraineté devient un sport international, ce qui n’empêche pas certains « chroniqueurs sportifs » couleur bleu-blanc d’applaudir chaque fois que la balle est tirée contre leur camp. D’ailleurs ceci expliquant cela, le voile est enfin levé sur le transfert d’armes en direction de « l’autorité palestinienne occupée ». Israël a de bonnes raisons d’avoir peur mais son grand tort est de préférer entre deux cordes à pendre, celle de ceux qui prétendent lui témoigner l’attachement le plus soigneusement tressé.

Le récent et émouvant discours de Bush au parlement israélien n’en était pas moins un vigoureux rappel de la politique qu’il entend imposer à son filleul israélien. C’est-à-dire, la création d’un second état palestinien avant la fin 2008. Scénario de fin de mandat ? Irresponsabilité chronique ? Comment prendre au sérieux un tel vœu quand on se donne la peine de revisiter l’Histoire depuis Oslo pour ne rien aggraver ?

Si rien ne nous autorise à mettre en doute la sympathie du citoyen Nicolas Sarkozy à l’égard d’Israël, l’erreur à ne pas commettre est de croire que le quai d’Orsay à été émotionnellement transporté à Jérusalem. Si l’atlantisme du Président français passe comme une lettre à la poste, c’est que le chiraquisme de Bush tombe à point nommé. C’est le même dictat tout droit venu des trusts pétroliers qui mène la danse à l’occidentale. Israël doit plier, ce que l’Orient veut, D… le veut. Bernard Kouchner ne le dit-il pas à sa façon ?

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Les peuples qui partagent les mêmes valeurs savent qu’ils ont l’essentiel en commun et que, sauf les frontières, l’ostracisme religieux et la nature des régimes qui les gouvernent, rien ne s’oppose à ce qu’ils vibrent à l’unisson. En revanche, les pactes d’amitié entre les pays ne sont fondés que sur une convergence d’intérêts économiques et/ou stratégiques. Les superlatifs ne sont que des épanchements palliatifs pour les besoins du décor. Censés le savoir en raison de leur posture de peuple honni entre tous les autres, Israël et la diaspora juive fuient la réalité lorsqu’ils ne prennent pas en compte ce triste privilège.

Si la différence entre se sentir différent et se défendre de l’être est de taille, le résultat est le même. En effet, si l’un se veut différent, force est de conclure que celui-là diffère de l’autre qui s’en défend. Cette évidence est un véritable casse-tête pour l’Israélien qui ne vit pas au quotidien la condition juive en diaspora. Se voulant citoyen d’un monde majoritairement hostile à son pays, il croit pouvoir bousculer les préjugés en ouvrant les vannes d’un universalisme bonifié. Le hic : l’universalisme d’en face affiche complet depuis deux mille ans. Quand bien même sa générosité friserait le syndrome, son nom ne figurera sur la liste officielle des invités que si ternir l’image d’Israël est à l’ordre du jour.

Aujourd’hui Israël se fait canarder impunément à la satisfaction quasi générale. Plus il en prend sur la tronche plus on le presse de capituler. A cette allure, les concessions douloureuses finiront par paraître dérisoires au regard de ce qui se prépare pour le terrasser.

Olmert et son gouvernement sont-ils en train de brader Israël en tant que nation juive sous la supervision de leurs tuteurs américains et européens ? Si par malheur ce pays devait cesser d’être la pierre angulaire du peuple juif, la disparition de ce dernier ne serait plus qu’une question de temps.

Bien entendu, ceux qui y travaillent le savent et déploient des trésors d’ingéniosité pour y parvenir. Jouant sur ce que la démocratie a de plus vulnérable, la loi du nombre, ils entendent la submerger par l’orgasme.  Croyant avoir définitivement ridiculisé Tsahal, ils s’apprêtent à donner le coup de grâce.

Fort de l’apparente lassitude qui s’est emparée des soldats-citoyens épuisés d’aller au front pour un oui et… trois non, fort de la pression internationale exercée sur un gouvernement affaibli par ses trop nombreuses implications dans des affaires de corruption, fort de la dépendance énergétique qui paralyse l’Occident, le chef d’orchestre, l’antisémitisme, est perfidement mais résolument à pied d’œuvre, d’autant qu’il bénéficie du renfort des diplomaties qui s’invitent à Tel-Aviv pour plaider le partage de Jérusalem.

Devons-nous nous laisser endormir par les censeurs Juifs et non-juifs pour ne pas avoir à payer un loyer dans les sphères où réside l’intelligence ? N’est-il pas temps de sortir les Juifs responsables de leur torpeur ? Faut-il que chaque Juif foule la terre de ses ancêtres, un fusil à la main, pour gagner ses galons de sentinelle juive ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © William Doukhan pour https://eli-d-ashdod.com/

*Cochlée. Partie de l’oreille interne spécialisée dans l’audition. Située à l’intérieur du crâne, elle est constituée d’une cavité osseuse enroulée en spirale